Découvrez 3 placements méconnus pour préparer votre retraite
C’est vraiment la question du moment, comment faire fructifier son épargne tout en la mettant à l'abri du fisc ? Les livrets réglementés comme le livret A ne valent pas le coup, et les rendements de l’assurance-vie sur les fonds en euros garantis baissent progressivement, mais sûrement, d’année en année. Il existe pourtant des placements financiers adaptés à tous types de profil qui sont peu mis en avant par les professionnels de la gestion : le contrat de capitalisation, le PEA assurance et la tontine.
Le contrat de capitalisation
Le contrat de capitalisation représente un bon complément de l’assurance-vie. Il présente les mêmes caractéristiques, car il est composé de fonds en euros garantis et de sicav actions et obligataires ou même d’immobilier. La fiscalité est la même sur les retraits. Ce qui change, c’est au niveau de la transmission. Lors du décès de l’assuré, le capital entre dans la succession, ce qui entraîne une éventuelle imposition. Mais le contrat n’est pas automatiquement dénoué comme dans l’assurance-vie. Pratique pour un conjoint survivant ou les enfants qui peuvent ainsi poursuivre la gestion de leur épargne sur ce support que vous leur avez transmis. Pour ceux qui sont assujettis à l’ISF, l’avantage du contrat de capitalisation est qu’il se déclare à sa valeur nominale, donc en enlevant les intérêts. L’économie d'impôt grossit au fil des années à mesure que les intérêts s’accumulent.
L’intérêt d’ouvrir un contrat de capitalisation est aussi lié à la diversification du patrimoine. Il peut arriver si vous avez uniquement recours à l’assurance-vie qu’au moment de votre décès, vous dépassiez les abattements de 152 500 € par bénéficiaire. Il est donc intéressant d’ouvrir un contrat de capitalisation en complément d’une assurance-vie, surtout qu’il n’y a pas de plafond de versement.Un avantage incontestable du contrat de capitalisation par rapport à l’assurance-vie c’est qu’il peut faire l’objet d’une donation sans qu’il y ait perte de l’antériorité fiscale. Cette donation peut se faire en nue-propriété, pour conserver le droit de tirer des revenus du contrat. C’est une solution à envisager par exemple pour les grands-parents avec leurs petits enfants plutôt que de faire don d’une somme d’argent placée dans un contrat d’assurance vie. En général dans les établissements traditionnels, les contrats de capitalisation sont réservés à une clientèle haut de gamme, mais il est facile d’en trouver auprès de courtiers en ligne ou de conseillers en gestion de patrimoine indépendants.
Le PEA assurance
Nous vous avons déjà présenté la solution du PEA bancaire, mais pas encore celle de son cousin mal connu, le PEA assurance qui lui est vendu par les compagnies d’assurances, comme son nom l’indique. Dans les faits, il s’agit d’un contrat de capitalisation auquel on applique les règles du PEA sur le régime fiscal et les versements par exemple. Vous conservez votre antériorité fiscale en cas de rachat partiel avant 8 ans de détention qui entraînerait la clôture du PEA, car le capital retombe dans le contrat de capitalisation, c’est un produit 2 en 1.
Ce n’est pas le type de placement adapté aux frileux des marchés actions, le capital n’étant pas garantis. À la différence du PEA classique, il n’est en général possible d’investir que sur des Sicav et pas sur des titres en direct, sauf chez certains courtiers en ligne. Il est, par contre, possible d’obtenir un prêt de la part de l’assureur en mettant en garantie les sommes investies sur le PEA assurance sans que cela entraîne sa clôture, ce qui n’est pas faisable avec un PEA classique. Ce qui fait du PEA un outil unique pour le placement de moyen terme, c’est qu’après 8 ans de détention, il est possible de sortir l’argent de son PEA sous forme de rente viagère défiscalisée. Il n’est autorisé de détenir qu’un seul PEA par personne donc si vous souhaitez redonner des couleurs à un PEA bancaire un peu mou et conserver votre antériorité fiscale, vous pouvez le transférer chez un assureur qui prendra en général les frais de transferts à sa charge. Et n’oubliez pas que si vous avez dépassé le plafond de versement de 150 000 € sur votre PEA, vous pouvez le cumuler à un PEA-PME sur lequel vous pourrez placer jusqu’à 75 000 €.
La tontine
La tontine dont le nom vient de celui d’un banquier italien Lorenzo Tonti, consiste à mettre en commun son épargne avec d’autres épargnants, sous forme de versements réguliers ou d’un dépôt unique. Les fonds sont gérés par un assureur sur une longue période, 25 ans chez la mutuelle d’assurances Le Conservateur par exemple. Il est aussi possible d'investir sur des tontines existantes pour 10 ans minimum. La fiscalité est la même que sur l’assurance-vie (abattement fiscal sur les intérêts de 4 600€ et 9 200€ pour un couple), ce qui change principalement, c’est que les frais de gestion sont prélevés en une fois à l’ouverture de la tontine. Ils sont d’environ 18,5 %, ce qui paraît énorme mais au final équivalent sur la durée à ce qui est prélevé chaque année sur un contrat d’assurance-vie. La rentabilité des tontines dépendra de la période de souscription, mais tourne autour de 5 % en moyenne. Si vous avez conscience de ses contraintes, notamment en terme de blocage des fonds sur une assez longue période, investir dans une tontine représente une bonne solution pour préparer sa retraite. Pour les redevables à l’ISF, les montants investis avant 70 ans ne rentrent pas dans le calcul de l’assiette de l’ISF. Et enfin un autre avantage de la tontine : la donation. Les parents ou grands-parents pouvez ouvrir une tontine à la naissance d’un enfant afin de lui donner un coup de pouce lors de son entrée dans la vie active entre ses 20 et 25 ans, en étant sûr qu’il n’aura pas dilapidé le capital entre-temps.