Dématérialisation et disparition du chèque : bonne ou mauvaise nouvelle ?
Il y a quelques années, la validité d’un chèque est passée d’un an à six mois. Depuis, les différents chèques d’aides (vacances, loisirs, etc.) se sont tournés vers la dématérialisation. Avec l’arrivée des banques en ligne et les difficultés que présente un dépôt de chèque, la disparition de ce moyen de paiement s’accélère. Une bonne nouvelle pour certains, mais de gros problèmes pour d’autres.
Le chèque, un moyen de paiement délicat à utiliser
Si les différents gouvernements et l’ensemble des banques ne s’agitent pas pour sauver le chèque de l’extinction, c’est bien parce que ce moyen de paiement présente quelques difficultés. Effectivement, il enregistre les plus hauts taux de fraudes et d’arnaques. Il faut dire que la falsification d’un chèque passe souvent inaperçue aux yeux d’un particulier et qu’il est impossible de vérifier que le compte de celui qui le fait est correctement approvisionné.
Par ailleurs, même les particuliers ont parfois des difficultés à l’utiliser. Ils sont désormais nombreux à ne pas savoir comment bien remplir un chèque, ce qui augmente le nombre de chèques invalides et dissuade les commerçants de l’accepter. Enfin, cela a évidemment aussi tendance à diminuer son utilisation, car les particuliers ne sachant pas le remplir choisissent une autre solution de paiement.
Une disparition qui pose problème aux plus précaires
Si les problèmes que pose le chèque poussent les banques et les gouvernements à souhaiter sa disparition, celle-ci pose aussi problème. D’abord, parce que le chèque est souvent remplacé par des solutions numériques. Or, les personnes les plus âgées rencontrent souvent des difficultés importantes pour maîtriser ces nouveaux outils.
De plus, il ne faut pas perdre de vue ce que certains appellent « la sociologie du chèque ». Ce moyen de paiement est une promesse de versement, mais pas un versement immédiat. Il a donc toujours été utilisé par les plus démunis pour gérer plus facilement leurs dépenses et les étaler sur le temps. La disparition du chèque n’a pour le moment été compensée par aucune solution offrant les mêmes possibilités.
Un moyen de paiement de moins en moins utilisé
La disparition du chèque pose donc autant de problèmes qu’elle offre d’opportunités. Néanmoins, il ne faut pas croire qu’elle aurait été orchestrée. Ce moyen de paiement est de moins en moins intéressant à mesure que les solutions numériques se multiplient. Résultat, les particuliers ne l’utilisent déjà presque plus depuis plusieurs années.
Le gouvernement et les banques se contentent donc de profiter de la situation pour promouvoir des moyens de paiement plus pratiques et moins coûteux pour eux. La disparition du chèque semble donc inévitable, même si beaucoup de Français souhaiteraient que la transition se fasse plus doucement.